
Sur la photo, une magnifique tortue serpentine, gracieuseté du réputé photogaphe Pascal Lampérière de L'Île-des-Soeurs - La tortue serpentine est une habituée du lot 1 860 669. Elle est considérée comme une espèce préoccupante de la part du Gouvernement du Canada.
(version anglaise plus bas)
Pendant que le Boisé Saint-Paul se relève péniblement des coupes massives de l’hiver dernier, la destruction d’une friche arbustive riche en biodiversité bat son plein.
Voici dans son intégralité le communiqué d'un groupe de citoyens qui s’oppose à l’implantation d’une piste à rouleaux sur le lot 1 860 669.
L’opposition à la pumptrack de L’Île-des-Sœurs vient de franchir une nouvelle étape. Une citoyenne a en effet demandé à la Cour supérieure de refuser à l’Arrondissement de Verdun la permission d’aménager une piste à rouleaux sur le lot 1 860669, à l’extrémité Sud de l’île.
Rappelons que ce terrain est une friche arbustive qui abrite une abondante faune, dont des espèces menacées et vulnérables. Il est adjacent au boisé du Domaine Saint-Paul, au lac des Battures et au ruisseau des Hérons, des lieux dont les écosystèmes exceptionnels sont protégés, notamment selon une servitude perpétuelle de conservation (2007) en faveur du ministère de l’Environnement et selon un décret provincial (1990).
Verdun entend consacrer à la pumptrack 3747 m2, dont 850 m2 d’asphalte (l’équivalent d’un stationnement de 35 autos) et 150 m2 de dalles de béton. Pour ce faire, l’Arrondissement devra raser 3747 m2 d’espaces verts, incluant des arbres matures. Une telle intervention est clairement à contresens des objectifs qu’une métropole comme Montréal doit se fixer pour lutter contre les changements climatiques. Ce faisant, Verdun créera ainsi un îlot de chaleur entouré de milieux naturels que l'arrondissement veut protéger dans le cadre de son 150e anniversaire et situé en plein milieu d’un corridor écologique (un non sens). Aussi l’endroit ne pourra plus servir non plus de zone éponge pour les eaux pluviales.
La Demanderesse allègue que l’aménagement de la pumptrack est illégal, car il contrevient au décret de 1990, à la servitude perpétuelle de conservation de 2007 ainsi qu’à l’acte de cession du lot 1 860 669 à Verdun. Depuis 1990, l’Arrondissement avait jusqu’ici toujours respecté la protection des zones environnantes du Boisé Saint-Paul, afin d’en assurer la pérennité.
L’opposition à l’aménagement d’une piste à rouleaux dans ce secteur n’a cessé de grandir depuis que l’Arrondissement en a fait l’annonce en février 2024. La pétition qui s’y oppose dépasse à ce jour 3400 noms.
Les opposants ont demandé à plusieurs reprises à Marie-Andrée Mauger, mairesse de l’arrondissement de Verdun et responsable de la transition écologique et de l’environnement au comité exécutif de Montréal de respecter la volonté citoyenne en choisissant un autre site pour la pumptrack. Mais sans aucun succès, l’administration de Verdun s’entêtant dans son mauvais choix. L’Arrondissement justifie son choix en faisant référence à une étude de 2020 faite par la firme Raymond Chabot, selon laquelle la pumptrack serait ressortie comme un des projets hautement souhaités par les citoyens. Or, cette étude ne parle même pas de piste à rouleaux. De plus, Verdun réaffirme son choix de construire une pumptrack en faisant référence à la consultation publique faite en 2021 dont le sommaire montre que la pumptrack arrivait en 24ième place dans les priorités des citoyens avec 25 votes.
Les raisons évoquées pour s’opposer au projet sont pourtant nombreuses. Outre les raisons écologiques évidentes, les opposants soulignent que cette piste à rouleaux, qui doit accueillir des planches à roulettes, des trottinettes, des patins à roulettes et des BMX, sera particulièrement mal située. Le Guide d’aménagement d’encadrement et de sécurité des pumptracks, publié par l’Association québécoise du loisir municipal et par la Fédération québécoise des sports cyclistes, souligne en effet que ces pistes doivent être implantées à proximité des quartiers résidentiels, là où habite la clientèle, soit près des écoles, des maisons des jeunes, des commerces, des transports en commun, des pistes cyclables, des axes routiers, et de stationnement. Or, on ne trouve rien de cela dans le lieu choisi par Verdun. Au contraire, le site est à 1,8 km de l’école des Marguerites, à 2,6 km de l’école de L’Île-Des-Sœurs, à 2,0 km de la Place du Commerce et à 2,0 km des axes routiers, en plus de ne pas être desservi par les transports en commun.
L’opposition au projet fait valoir que le lieu choisi par Verdun est en train de faire exploser les coûts. Lors de son annonce de 2024, le projet était estimé à 800 000 $. Selon les dernières informations divulguées par l’arrondissement, il est maintenant de 1,7 million $, et sa réalisation n’est même pas encore commencée. À titre de comparaison, le coût de construction des pumptracks récentes au Québec est de moins de 700 000 $. Celle de LaSalle, par exemple, a coûté 657 000 $ en 2024.
Enfin, on s’inquiète pour le voisinage de cette piste à rouleaux. L’éclairage artificiel de la pumptrack, même s’il est dirigé vers le sol, aura des impacts significatifs sur la santé humaine, la faune et la flore. Les citoyens des résidences situées à 30 mètres subiront d’immenses impacts sur la qualité de vie : bruit, lumière, achalandage, circulation automobile, voire criminalité… D’autant plus que la pumptrack sera ouverte 12 mois par année et 7 jours par semaine, de 8 h à 23 h. Le projet menace donc la qualité de vie des citoyens.
Ajoutons qu’un monticule de 2,5 m constitué de sols contaminés avec des hydrocarbures et des métaux lourds sera érigé devant les résidences à proximité.
Outre l’intervention en Cour supérieure, les opposants ont demandé au ministère de l’Environnement de s’opposer au projet de pumptrack sur le lot 1 860 669, estimant que ce projet irrespectueux de l’environnement n’a pas d’acceptation sociale.
Les opposants demeurent plus que jamais déterminés à poursuivre leur lutte.
SOURCE
Élyse Morin
Porte-parole des citoyens contre le choix du site de la pumptrack
BIODIVERSITY PROTECTION - THE COURT CALLED UPON FOR HELP
As the Boisé Saint-Paul struggles to recover from the massive logging operations of last winter, the destruction of a shrubland rich in biodiversity is now in full swing.
Below is the full statement from a group of citizens opposing the construction of a pumptrack on lot 1 860 669.
Opposition to the pumptrack on Nuns’ Island has reached a new level. A resident has asked the Superior Court to deny the Borough of Verdun permission to build a pumptrack on lot 1 860 669, at the southern tip of the island.
It’s worth noting that this land is a shrubby wasteland that is home to abundant wildlife, including threatened and vulnerable species. It is adjacent to the Boisé Saint-Paul woodland, Lac des Battures, and Herons Creek, areas with exceptional ecosystems that are protected, including by a perpetual conservation easement (2007) granted to the Ministry of the Environment and a provincial decree (1990).
Verdun intends to allocate 3,747 m² to the pumptrack, including 850 m² of asphalt (the equivalent of a 35-car parking lot) and 150 m² of concrete slabs. To do this, the borough will have to clear 3,747 m² of green space, including mature trees. Such an intervention clearly runs counter to the goals that a metropolis like Montreal should set to combat climate change. In doing so, Verdun will create a heat island surrounded by natural environments that the borough wants to protect as part of its 150th anniversary, right in the middle of an ecological corridor (which makes no sense). Additionally, the area will no longer function as a natural sponge for stormwater.
The plaintiff argues that the pumptrack project is illegal as it contravenes the 1990 decree, the 2007 perpetual conservation easement, and the deed of transfer of the lot 1 860 669 to Verdun. Since 1990, the Borough had until now always respected the protection of the areas surrounding the Boisé Saint-Paul, in order to ensure its long-term preservation.
Opposition to the pumptrack has been growing steadily since the borough announced the project in February 2024. A petition opposing it has now surpassed 3,400 signatures.
Opponents have repeatedly called on Marie-Andrée Mauger, mayor of the Verdun borough and responsible for ecological transition and the environment on Montreal’s executive committee, to respect the will of the citizens by choosing another site for the pumptrack. The borough justifies its choice by referring to a 2020 study conducted by Raymond Chabot, which indicated the pumptrack as one of the most desired projects by residents. However, that study ironicaly makes no mention of a pumptrack. Furthermore, Verdun reaffirms its decision to build a pumptrack by referencing the public consultation held in 2021, the summary of which shows that the pumptrack ranked 24th in citizens' priorities with 25 votes.
There are many reasons cited in opposition to the project. Beyond the obvious environmental concerns, critics point out that the planned location for the pumptrack, which would accommodate skateboards, scooters, rollerblades, and BMX bikes, is poorly chosen. The Design, Planning, and Safety Guide for Pumptracks, published by the Quebec Association of Municipal Recreation and the Quebec Cycling Sports Federation, emphasizes that these tracks should be located near residential neighborhoods, where the users live, namely close to schools, youth centers, shops, public transit, bike paths, roadways, and parking. None of these criteria are met in Verdun’s chosen location. In fact, it is 1.8 km from Marguerites School, 2.6 km from Nuns’ Island School, 2.0 km from Place du Commerce, and 2.0 km from major roads. It is also not served by public transit.
Opponents of the project argue that the site chosen by Verdun is causing costs to skyrocket. When it was announced in 2024, the project was estimated at $800,000. According to the latest information released by the borough, the cost has now risen to $1.7 million, and construction hasn't even started yet. By comparison, the cost of building recent pumptracks in Quebec has been under $700,000. The one in LaSalle, for instance, cost $657,000 in 2024.
Lastly, there are concerns about the impact on nearby residents. Artificial lighting from the pumptrack, even when directed downward, will have significant effects on human health, wildlife, and plant life. Residents living just 30 meters away will suffer serious impacts on their quality of life: noise, light pollution, crowds, traffic, and possibly crime. Furthermore, the pumptrack is expected to be open 12 months a year, 7 days a week, from 8 a.m. to 11 p.m. The project therefore threatens the quality of life of the citizens.
It should also be noted that a 2.5-meter mound made of soil contaminated with hydrocarbons and heavy metals will be erected in front of the nearby residences.
In addition to the Superior Court action, opponents have asked the Ministry of the Environment to block the pumptrack project on lot 1 860 669, arguing that the project lacks environmental responsibility and social acceptability.
More than ever, opponents are determined to continue the fight.
INFO
Élyse Morin
Spokesperson for the citizens opposing the chosen site for the pumptrack